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Ventrus, restaurant itinérant et écoresponsable

Il y a quelques semaines ouvrait Ventrus, un restaurant itinérant en plein cœur du parc de La Villette. Résolument innovant, le lieu s’avère être, plus qu’un restaurant, un projet architectural engagé. Entre écoresponsabilité et gastronomie, découverte d’un établissement singulier.

C’est ainsi à la croisée du canal de l’Ourcq et du canal Saint-Denis que Guillaume Chupeau, sensible à la manière de faire un bon produit et au respect de la nature, a choisit de réaliser son rêve. Son envie ? « Créer un lieu nomade qui puisse s’installer dans des endroits où aucun restaurant ne pourrait en principe le faire, pour vivre une expérience sensorielle et visuelle inédite tout en dégustant une cuisine savoureuse. »

 

Table avec vue

En outre, partant du postulat que si « les belles vues et les lieux exceptionnels ne manquent pas, il n’est pas toujours aisé de trouver de bons restaurants pour en profiter », Guillaume Chupeau a imaginé un établissement nomade qui puisse s’implanter sur des sites aussi beaux qu’inattendus et en permettre la contemplation. « Le restaurant dont je rêvais devait se poser en pleine nature et jouir d’une vue superbe. Ma première idée était pour cela de faire réaliser un œil en bois et verre dans lequel le client serait directement, dès son arrivée, happé par la vue », complète Guillaume Chupeau. Pour concrétiser son projet, ce dernier a fait appel à l’architecte François Muracciole et à l’architecte d’intérieur Alice Muncke, un duo qui a su comprendre la rêverie de l’entrepreneur. La traduction architecturale du projet se devait d’être écoresponsable, certes, mais également esthétique pour se fondre dans les environnements qui l’accueillent.

 

 

Coté structure, François Muracciole est ainsi parti de l’idée de l’œil ouvert sur la nature, chère à Guillaume Chupeau, mais aussi de la rondeur du ventre, écho au nom Ventrus. Une conception intéressante qui outre le fait de traduire l’envie de l’entrepreneur, permet également à un grand nombre de clients de profiter de la vue et de l’extérieur du restaurant.

Coté aménagement, Alice Muncke s’est inspirée de la forme du lieu pour créer tables, chaises sur-mesure et lampes, des « curiosités » dessinées et majoritairement produites dans ses ateliers de la rue des Martyrs.

 

 

Engagement écoresponsable

Prouesse architecturale, la structure représente « une création au design unique qui respecte son environnement grâce à des modèles vertueux de fabrication et de consommation ». En effet, tout en considérant le côté nomade du projet, l’engagement écoresponsable a été central.

Dans la conception d’abord. Une structure tout en rondeur, de bois Douglas du Morvan et de verre, concrétisée par les entreprises françaises Mosoni et Solid. Mais aussi dans l’optimisation des ressources. Matériaux recyclés et reconditionnés, diminution des pertes en matériaux, revalorisation des déchets alimentaires ou encore gestion de l’eau réduite de 80 % par rapport à un restaurant traditionnel ont ainsi fait l’objet d’une attention particulière tout comme la simplicité d’installation pour ce lieu ayant vocation à migrer tous les six mois… sans laisser de traces. Entre protection des lieux visés et volonté de préserver les paysages, cette alternative aux constructions traditionnelles permet aujourd’hui à Guillaume Chupeau de convaincre afin d’obtenir les autorisations de stationnement pour son restaurant itinérant dans des lieux théoriquement inaccessibles.

 

Cuisine locale

Avec Ventrus, le projet de ce gastronome engagé était bien d’offrir une cuisine locale et raffinée dans un lieu surprenant, offrant une vue sur un site d’exception. Ainsi, les chefs qui prendront tour à tour les rênes du restaurant pourront laisser libre cours à leur inspiration… tout en mettant les producteurs au centre de l’assiette. Fraîcheur, qualité et goût, c’est une carte qui s’inscrira dans les patrimoines régionaux de chaque lieu d’implantation du restaurant qui sera proposée.

Entre tapas à partager avant un concert ou assiettes créatives à déguster au déjeuner et au dîner, la première à s’essayer à l’exercice est la cheffe Juliette Brunet, passée notamment par les cuisines d’Alain Passard, Alain Ducasse ou encore Grégory Marchand.

 

Lieu hybride « un peu fou », Ventrus a su allier qualité et services propres à la restauration et vraie démarche écoresponsable, enjeu de taille pour tout lieu de vie et de restauration.

 

Photos : © Anne-Claire Heraud