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© Muriel Nironi (IC Paris)

Technologie + nostalgie

Visuels : © TANGENT – photos : Massimo Marolda et Marie-France Millasson
Depuis sa création en 2003, le London Design Festival est devenu un événement incontournable célébrant le design à travers toute la capitale londonienne. Parmi les nombreux shows et installations de cette nouvelle édition du 14 au 22 septembre 2019, focus sur la première exposition personnelle du jeune et talentueux Hideki Yoshimoto dont le studio Tangent basé à Londres combine avec brio technologie et design. À cette occasion, entretien en trois questions autour d’installations lumineuses entre sculpture et mobilier.
in interiors : Quelle est votre définition du design hier, aujourd’hui et demain ?   

Hideki Yoshimoto : Le design est un verbe. C’est un acte. Notre rôle est d’améliorer les choses pour satisfaire au mieux nos besoins. Ils peuvent être ceux d’une personne qui veut mieux vendre ses produits ou d’une autre qui souhaite se prélasser dans sa chambre. Nos besoins changent et la technologie les change. Les gens ont adoré les nouvelles technologies, puis s’en sont lassés, avant de les détester et de vouloir les cacher. Le même processus s’appliquera à l’intelligence artificielle.

Mon approche n’est pourtant pas de tenter de saisir ces changements incessants. J’essaie plutôt de capturer ce qui ne change pas et m’inspire souvent de la nature. Avec ironie sans doute, j’utilise la technologie comme une forme de nostalgie.

 

ii : Comment pourriez-vous qualifier votre approche de la lumière ?    

HY : La lumière est intéressante car vous ne pouvez savoir à l’avance comment elle va réagir. C’est une vague pas un atome, vous ne pouvez vous en emparer. Son interaction avec d’autres paramètres comme l’ombre, la réflexion et la réfraction est vraiment complexe, un des plaisirs de jouer avec la lumière réside dans la découverte d’un effet inattendu à travers toutes ces interactions.

 

ii : Avez-vous des projets autour des nouveaux usages au travail ?

HY : Je n’ai pas de projet particulier dans ce domaine. En revanche, je garde toujours à l’esprit quand je réalise un objet le changement qu’il opère à la fois sur l’ensemble de l’espace et la perception du temps. Imaginez que vous vous trouviez dans une pièce simple, vide, non décorée, ennuyeuse mais tranquille où il y a seulement une fleur. Cette fleur peut parfaitement changer le temps que vous passerez dans cette pièce. Je veux faire des objets qui ont ce pouvoir.

 

 

INAHO (2013)

Inspirées par le mouvement subtil au gré du vent des épis d’une rizière, les tiges métalliques de cette installation lumineuse oscillent lorsque les capteurs présents dans son socle détectent le passage d’un visiteur.

© Muriel Nironi (IC Paris)

Design : Hideki Yoshimoto + Yoshinaka Ono

Ingénierie : Hideki Yoshimoto + Edward Slater

 

OVAL (2018)

Cette table basse intègre un effet lumineux de bulles d’air apparaissant mystérieusement et illuminant l’espace avec ses LEDs situés sous une surface sombre d’huile de silicone.

© Muriel Nironi (IC Paris)

Design : Massimo Marolda + Hideki Yoshimoto

Ingénierie :  Hideki Yoshimoto + Edward Slater

 

HERE (2019)

Représentant la Terre, cette sculpture de 3,50 m de diamètre recouverte de 20 480 triangles de cellules solaires recyclées aux multiples nuances de bleu, a été initialement commandée par Hermès pour leur stand au Salon international de la haute horlogerie à Genève.

Design :  Hideki Yoshimoto +Massimo Marolda

Ingénierie : Hideki Yoshimoto +Edward Slater+ Federica Annacondia