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Les gares du Grand Paris Express au diapason

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Entre 2024 et 2030 seront livrées les gares du Grand Paris Express. Patrick Jouin iD est chargé, avec l’atelier Integral designers, d’en dessiner les équipements nécessaires à leur fonctionnement. Ce sera le fil rouge de ces gares toutes différentes, ou autres métaphores, comme l’explique le designer Patrick Jouin à BIG pour décrire un projet d’une grande complexité.

Patrick Jouin iD et l’atelier Integral designers ont remporté respectivement en 2015 et 2014 un concours lancé par la Société du Grand Paris pour imaginer le design de l’information voyageurs et le design des mobiliers qui orneront les 68 nouvelles gares du Grand Paris Express. Soit un réseau de 200 km qui vient s’ajouter aux quelque 300 km de métro existant. « Le Grand Paris Express, c’est la nouvelle carte mentale qui est à faire par toutes celles et ceux qui empruntent les transports en commun », commence Patrick Jouin. Cette grande boucle, que le designer Ruedi Baur (atelier Integral designers) a représentée par un cercle lors du concours, est un chantier colossal qui a ceci de particulier : toutes les gares (conçues par 40 équipes d’architectes) sont différentes et un artiste différent interviendra dans chacune d’elles. Pour chaque gare, il y aura un tandem qui dira l’unicité et l’originalité du territoire traversé. « On nous a confié quelque part l’exact contraire en unifiant tous les équipements nécessaires à s’orienter, à s’acheter un ticket, à s’asseoir, à jeter un papier, passer un contrôle, prendre un ascenseur… », continue Patrick Jouin.

« J’ai fait mon projet de diplôme à l’Ensci sur “l’attente”. J’ai toujours trouvé quelque chose de spécial dans ce moment-là. On est seul au milieu des autres, seul avec soi-même. On a d’autres types de pensées quand on s’arrête… On se laisse aller à la rêverie. On regarde. Le regard devient très important, le détail aussi », développe le designer. Il sort alors un dessin : « Cette idée de la rivière qui coule m’a inspiré. Pour faire simple. Nous sommes la rivière. Tous les jours on passe là. On vient creuser sous la terre. On vient créer une nouvelle rivière souterraine. » Telle est son inspiration pour dessiner des objets basiques tels que des cache-extincteurs, des automates d’achat, les corbeilles, les mobiliers d’assise… Tous présentent des surfaces avec des jeux de rainure, comme si l’eau y avait creusé des sillons. « Notre idée a été de nous dire que tous les équipements participent à un ensemble. Ils sont posés dans l’espace. Sont regardés. » Des objets qu’a priori on ne regarde pas, « comme s’il y avait des objets nobles et d’autres techniques ».

Les architectes doivent composer avec ce Mécano géant comprenant des milliers de pièces à partir de « guide lines » définies par les équipes de designers. Patrick Jouin aimer jouer avec les contraintes et mettre quand même du sensible dans le projet. C’est le rôle du designer. « Je cherche à faire des lieux qui soient apaisés, où il y a une qualité qui se dégage du fait que l’on y passe tous les jours, qu’ils accompagnent notre vie », précise-t-il. En même temps il y a le travail d’un architecte, d’un artiste, d’un illustrateur, d’un designer : « Tout cela constitue un ensemble. Il fallait faire attention à ce que personne ne tire la couverture à soi. Comme nous faisons l’ensemble, il a fallu chercher une note qui soit plus un la. Le si et le do vont être apportés par les autres ! » 


Article issu du Business Immo Global 202.

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