Haut

L’hôtel La Fantaisie, nouveau lieu de villégiature urbain

Implanté au 24 rue Cadet, dans le 9e arrondissement de Paris, l’hôtel La Fantaisie se déploie dans un immeuble existant entièrement transformé par l’agence Petitdidierprioux Architectes (maître d’ouvrage : groupe Leitmotiv) en une destination cinq étoiles. Il a été pensé comme une parenthèse entre l’animation de la ville et la quiétude d’un lieu de villégiature urbain. Pour ce faire, un des enjeux a été de proposer des lieux de respiration, offrant un parcours organisé comme une promenade ainsi qu’une vie hors de la chambre : un jardin arrière agrandi et replanté ; un rez-de-chaussée entre ville et jardin, largement ouvert et offrant de nouveaux services (commerces) ; des espaces de bien-être (Spa) en lieu et place d’un ancien parking sous-terrain inexploité ; un accès public à un rooftop en toiture proposant un panorama sur les toits de Paris.

Les 73 chambres ont été agrandies et leur géométrie a été revue afin de leur offrir un rapport direct soit avec la rue, soit avec le jardin. La silhouette urbaine a été complétée et simplifiée, afin de la rendre harmonieuse et en lien avec son environnement. La façade sur rue est ainsi pensée comme un grand filtre, clair et élégant, faisant office de signature urbaine. Elle révèle l’organisation simple et géométrique des chambres et offre de très grandes baies vitrées. Afin de préserver l’intimité des usagers, des petits balcons ont été installés : ils tiennent lieu d’espace extérieur comme de brise-vue horizontal et sont une occasion complémentaire de bénéficier de l’animation de la rue.

Le rez-de-chaussée a été imaginé comme un lieu permettant de passer progressivement de la sphère publique à la sphère intime, d’une place animée à un jardin calme. Côté rue, le linéaire commercial est maximisé et mis en valeur par un travail de menuiserie, mêlant bois et métal, tandis que côté jardin, une grande verrière occupant la largeur de la parcelle offre l’expérience depuis le restaurant d’être plongé dans un paysage bucolique loin du bruissement de la ville.

En toiture, le projet exploite un espace vide – jusque-là délaissé – contre les héberges des bâtiments voisins, et recompose un alignement urbain renforçant la skyline de la rue. Un volume très vitré est proposé, accueillant bar et rooftop comme point culminant de la balade architecturale.

La matérialité de la façade composée de zinc prépatiné de teinte gris-vert est déclinée en plusieurs mises en œuvre (pliée ou nervurée) et rend hommage au paysage parisien : le zinc et le cuivre de ses toits, bien sûr, mais aussi, la richesse de ses modénatures et la recherche d’un équilibre entre cadre bâti et végétal. Les grandes fenêtres, en acier aux montants fins et au compartimentage élancé, évoquent le lointain passé des serres maraîchères.

 

Photos : © Sergio Grazia