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Carte blanche à… Majorelle

© Majorelle 2023 – Photographe : Antoine Huot

Installé sur la place de Paris depuis une quarantaine d’années, Majorelle fait partie des figures incontournables de l’aménagement d’espaces tertiaires. Cette agence accompagne propriétaires et utilisateurs dans leurs stratégies et aménagements d’espaces de travail avec toujours au moins un coup d’avance. Portrait.

Deux personnages s’inscrivent à l’origine de l’histoire de Majorelle : Lucy Bakli et Richard Galland. Elle est architecte de formation, lui issu d’une école de commerce. Ils suivent la vague du space planning – l’aménagement des espaces tertiaires – venue des États-Unis en créant l’entreprise en 1986. Au sein de leur première commande, le siège du groupe Apple en France, ils déploient le concept du bureau ouvert avec alors l’intuition que ce sera l’avenir.

À la pointe de la conception

L’agence se veut à la pointe de la conception des aménagements tertiaires. « Majorelle s’inquiétait à l’époque d’offrir autre chose qu’un open space pur et dur avec des benchs alignés et abordait déjà la notion de collaboratif », rappelle Gilles Roney, son actuel directeur général adjoint. Les deux fondateurs sont encore précurseurs quand, en 1996, ils imaginent du flex office pour les bureaux d’Andersen Consulting. Une petite révolution… En 1999, ils créent le club Confair, un lieu où les collaborateurs peuvent venir travailler à la journée. Un des premiers coworking en France…

« L’arrivée des outils digitaux et l’ère du sans fil avec la fin du poste fixe représentent une vraie révolution pour tous les aménageurs d’espaces tertiaires », continue Catherine Lenoble, manager du pôle Grands Projets. Avec pour conséquence une série de passages en flex office en 2008-2010 qui s’accélère au moment du Covid. Après la pandémie et les collaborateurs qui prennent l’habitude de faire du home office, la problématique s’inverse pour les faire revenir au bureau. « Nous passons alors de l’open space à des espaces beaucoup plus diversifiés pour attirer les salariés », analyse Gilles Roney.

Avec le rachat par Engie, 2020 marque un tournant pour Majorelle. Les deux fondateurs historiques quittent la gouvernance. Lucy Bakli intègre la direction artistique. Engie ouvre des portes via ses activités servicielles.

Expertise

« Nous sommes des aménageurs, mais dans la plupart des projets, les enjeux de transformation restent forts, c’est pourquoi nous disposons en interne des expertises capables d’accompagner très en amont les projets et les stratégies de l’entreprise », précise Gilles Roney. Majorelle est organisé en pôles avec des fonctions de production qui leur servent de support. Le pôle Immobilier propose ainsi du conseil aux propriétaires et investisseurs. Le pôle Workplace stratégie conseille les utilisateurs très en amont du projet. Le pôle Projet accompagne les clients en phase de conception, soutenu par le pôle Contracting (réalisation des travaux sur le modèle d’une entreprise générale) ou le pôle Maîtrise d’œuvre (avec des chefs de projets qui s’assurent de la bonne exécution des travaux). Et en support, la création avec des dessinateurs 3D, la CAO avec des dessinateurs projeteurs, et les matériaux avec une matériauthèque. Cette expertise à 360° est sous-tendue par l’ADN de l’agence qui est à l’origine de sa création. Sa dimension visionnaire s’inscrit dans les besoins et les tendances futurs. « Nous voulons maintenir cette créativité, être en avance sur notre temps pour proposer à nos clients des projets le plus en phase avec les attentes de leurs collaborateurs », souffle le directeur général adjoint. Et de continuer : « Nous souhaitons proposer des choses nouvelles et sommes capables d’avoir une vision très en amont, avec pour brique transverse une démarche RSE qui s’inscrit aujourd’hui pleinement dans notre philosophie. »

Accompagnement

Majorelle compte à son actif plus de 500 projets réalisés en 40 ans. L’agence signe des sièges sociaux en France et à l’international, dans des secteurs d’activités tels que le conseil, l’audit, la banque, les assurances, le retail, l’industrie de l’immobilier. Elle a par exemple récemment accompagné WO2 dans une réflexion autour des espaces tertiaires au sein d’Arboretum, L’Oréal pour le projet Link-it à fort enjeu d’image. « Il s’agissait d’un projet d’aménagement très écrit », souligne Catherine Lenoble. Sanofi pour la mise aux standards actuels de son Campus à Gentilly, BNP Paribas Real Estate pour l’aménagement de Métal 57. Elle compte parmi ses clients le Crédit mutuel, la Caisse des dépôts qu’elle accompagne depuis plus d’un an au niveau de la programmation, Wavestone qu’elle suit depuis 2015 avec des projets de transformation et aujourd’hui une démarche RSE assez forte, Axa pour qui elle a réalisé la tour Majunga et travaille aujourd’hui sur un projet de réaménagement avec du réemploi, etc. 

La preuve par l’exemple

Avec les marketing suites, Majorelle s’inscrit dans de grands projets immobiliers. « Avec ce type de programme, l’enjeu est d’avoir, à partir d’une surface réduite, le plus d’impact possible par rapport à un preneur potentiel », explique Catherine Lenoble. Il leur faut être hyperpertinents, montrer les possibles d’un immeuble dans un temps court et une surface restreinte. « C’est du marketing, ce qui implique d’être très créatif. »

La marketing suite réalisée au 14e étage de la tour Hekla, à La Défense, le démontre. Il s’agit d’un plateau de 1 700 m2 aménagés temporairement pour Marignan. « Au sein de la tour Hekla, nous avons fait cette transition entre la marketing suite à but démonstratif, mais non habitée, et une marketing suite de demain, habitée », continue Flore Journo, chef de projet chez Majorelle. Une façon, avec ce dispositif, de démontrer à de potentiels utilisateurs comment travailler dans cet environnement, notamment en matière de cloisonnement et d’acoustique.

Réinventer les espaces de travail, avoir un coup d’avance, telle semble la véritable force de Majorelle. Aujourd’hui, à l’heure où le bureau cherche de nouvelles marques, leurs clients s’interrogent sur le devenir de leurs espaces à géométrie variable. Ils leur demandent de porter ce flou dans leur projet d’aménagement. « Ça touche la RSE, car il faut imaginer des espaces qui aient une capacité plastique à se réaménager sans engager des travaux trop importants, à pouvoir à un moment donné accueillir plus de gens ou au contraire se rétrécir », conclut Catherine Lenoble. Leur travail consiste à poser ces questions-là. Et à y répondre.

© Majorelle 2023 - Photographe : Antoine Huot
© Majorelle 2023 - Photographe : Antoine Huot

Article issu du Business Immo Global 199.

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