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Tecno parade avec Foster

L’éditeur italien de mobilier Tecno vient de réitérer sa collaboration avec l’architecte anglais Norman Foster. L’occasion de mieux connaître cette entreprise de design qui fête cette année ses 70 ans et cultive des liens étroits avec les architectes. Interview de Giuliano Mosconi, son président.

 

in interiors : Pouvez-vous présenter Tecno ?

Giuliano Mosconi : Tecno est un éditeur italien qui évolue dans l’univers du design depuis 1953. L’entreprise qui fête cette année ses 70 ans d’existence a emprunté deux chemins : celui de la culture du produit, c’est-à-dire du travail autour de l’innovation avec des solutions techniques d’ameublement, de cloisons et d’assises pour les lieux de travail, le domicile et l’hôtellerie, et celui de l’architecture d’intérieur. Le fournisseur d’énergie italien Eni a mis le pied à l’étrier de la société en lui confiant à partir de ses débuts l’aménagement de l’ensemble de ses sièges. Tecno compte aujourd’hui à son actif 47 brevets industriels et des projets réalisés dans 45 pays.

 

in interiors : Pouvez-vous parler de la première collaboration de Tecno avec l’architecte Norman Foster ?

GM : Cette première collaboration remonte à 1983. La table Nomos a été conçue en fonction des ordinateurs de l’époque. Elle se compose de trois niveaux : le premier qui intègre l’emplacement de l’ordinateur, le deuxième les documents et le troisième le système d’éclairage. Foster a développé ce concept dans son agence londonienne et Tecno a été le seul éditeur à répondre à ses attentes pour mettre en œuvre une technologie qui à l’époque était à la pointe. Il s’agissait d’une structure architecturale devant soutenir un plan de travail articulable de manière à ce qu’il ait deux hauteurs : l’une à 64 cm pour converser et se réunir, et l’autre à 72 cm pour travailler. L’autre aspect très particulier de cette table ce sont ses pieds articulés directement inspirés de la première station orbitale s’étant posée sur la lune.

 

in interiors : Quarante ans plus tard, Tecno a développé Cosmos avec Norman Foster. Pouvez-vous présenter cette nouvelle table ?

GM : Tout d’abord, je tiens à préciser qu’entre Nomos et Cosmos, la différence est le développement durable. Nomos se compose de 45 pièces et Cosmos de neuf. La technologie, du fait qu’elle permet d’économiser de la matière et donc de respecter l’environnement, est durable. Avec Cosmos, elle a été poussée très loin. Les premiers prototypes en fibre de carbone, inspirés des cadres légers des vélos de course, ont été développés auprès d’un expert en matériaux aéronautiques. Il en résulte une table aux profils ultra-fins dotée d’un rapport résistance/poids élevé. Sa structure de seulement 5 kg peut supporter des charges allant jusqu’à 400 kg. Nous avons voulu donner à ce produit légèreté et évanescence.

 

in interiors : Tecno collabore avec d’autres grands architectes. Pouvez-vous nous en dire plus ?

GM : Tecno travaille sur de grands projets de grands architectes. Nous les accompagnons dans leur volonté de mettre au point tout un monde qui leur appartient et de trouver des solutions très innovantes qui leur ressemblent. Ainsi, nous avons développé du mobilier avec Norman Foster pour le Carré d’art de Nîmes, Jean-Michel Wilmotte au Louvre, Renzo Piano au Tribunal de grande instance de Paris, Architecture Studio à la médiathèque de Saint-Malo, etc. Tecno travaille au quotidien avec de grandes agences pour faire entrer de la technologie en matière de mobilier dans de grands projets internationaux.

 

Photo : © Business Immo