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« Les outils développés par le Cibi visent à aider maîtres d’ouvrage publics et privés à trouver un langage commun »

Photo à la Une : © Crédit agricole immobilier

Le Conseil international biodiversité & immobilier (Cibi), en partenariat avec l’Observatoire de l’immobilier durable (OID) et Plante & Cité, a lancé un appel, « Public-privé, unis pour plus de nature en commun », lors du salon City Lyon by Simi, qui s’est tenu à Lyon les 28 et 29 juin 2023. Un appel en faveur du vivant en ville que Pierre Darmet, vice-président (et cofondateur, Les Jardins de Gally), et Pauline Plewa, déléguée générale du Cibi, résument.

Business Immo Global : Pourquoi cet appel à l’union entre public et privé en faveur de la biodiversité en ville ?

Pierre Darmet : Nous faisons face à une crise de la biodiversité, climatique et sociale. Les épisodes climatiques extrêmes que vit l’hémisphère Nord mettent au jour la nécessité de nature en ville comme solution d’adaptation. Les confinements ont révélé le besoin d’espaces ouverts et végétalisés. L’association Cibi a été créée il y a dix ans pour rapprocher les citadins de toutes les formes de nature avec différentes actions. Aujourd’hui, un constat nous pousse à enclencher un appel à l’union public-privé : une grande partie des espaces dits de nature en ville appartient à des opérateurs privés. En chiffres, par exemple, 50 % des espaces verts de Nantes se déploient dans le domaine privé. À l’échelle de la métropole de Lyon, ce sont 70 %. Même des collectivités à la pointe en matière d’espaces naturels en milieux urbains ne peuvent agir que sur 20, 30 à 40 % du foncier, le reste concernant des acteurs privés. Or, un oiseau ne se demande pas si l’arbre fait partie du domaine public ou privé quand il se pose sur sa branche !

BIG : Quelle est votre vision pour accélérer la renaturation en ville ?

Pauline Plewa : La diversité d’acteurs publics comme privés nous paraît très importante pour accélérer celle-ci afin de favoriser la biodiversité, créer des îlots de fraîcheur et des espaces dédiés au lien social. Il semble important de valoriser des exemples où un travail intéressant entre le public et le privé a été mené, à l’instar du campus du Crédit agricole, à Montrouge. À l’époque de sa création, la ville avait demandé qu’un espace soit laissé vacant pour être végétalisé et mis à la disposition des riverains. Cela prouve qu’il est possible de trouver des terrains d’entente gagnants entre le public et le privé.

PD : Nous pensons que la question de ce qui est artificiel et ce qui ne l’est pas mérite d’être regardée avec un grain un peu plus fin : les jardins urbains, en pleine terre, constituent un potentiel de renaturation important. Ce sont des espaces de maîtrise d’ouvrage privée qu’il convient de mobiliser dans le cadre de collaborations fertiles comme celle que nous venons de citer.

BIG : Pour ce faire, quels outils mobilisez-vous ?

PD : Nous mettons en réseau des acteurs économiques d’une nouvelle filière du vivant et la ville, depuis les investisseurs immobiliers jusqu’aux entreprises de jardiniers-paysagistes, en passant par les promoteurs, les constructeurs, les grands utilisateurs, les écologues, les paysagistes concepteurs, les associations de protection de la nature et les collectivités. Nous organisons des conférences et podcasts, des formations… Nous développons également les labels BiodiverCity, ouverts à tous porteurs de projets. Le Cibi lancera prochainement BiodiverCity Ready, qui va s’adresser à l’échelle des quartiers. Ces outils visent à aider maîtres d’ouvrage publics et privés à trouver un langage commun. Pour nous, ce nouveau label peut aider à développer plus de nature en commun.


Article issu du Business Immo Global 198.

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